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Edouard Husson, dans son article du 30 juin 2018 dans Atlantico1, confond l'échelle régionale et nationale. La première, comme par exemple, l'Ile-de-France, Bayonne-Saint-Sébastien, Metz/Luxembourg, Annecy/Genève/Lausanne, Prague/Vienne/Bratislava/Budapest/Cracovie, a une importance capitale dans le développement économique des territoires. La région permet d’appliquer les grandes directives prises à l’échelle continentale.

La plus grande2 échelle, celle du quartier, est fondamentale pour la vie quotidienne : c’est elle qui détermine le cadre du « vivre ensemble » et va permettre, ou non, à une communauté locale de trouver des points communs sur lesquels elle va se bâtir. Elle sera le plus longuement impactée par les décisions internationales, tant du point de vue économique que celui des accords diplomatiques, notamment en ce qui concerne les flux humains, comme la région de Marseille par exemple. Cette dimension territoriale est celle qui reflètera le plus les barrières éternelles entre les communautés humaines : niveau de formation, capital social et financier.

Enfin, la plus petite échelle, la continentale (ex : Union Européenne, Etats-Unis, Russie, Chine, Océanie), est celle par laquelle les grands contrats industriels, commerciaux et financiers se font. Cette échelle est celle des investissements tant publics que privés, à coups de dizaines de milliards de dollars ou d’euros, sans lesquels nos sociétés (péri)urbaines ne peuvent pas vivre.

Quant à la définition de « nation », le piège consiste à mettre dans ce mot la signification et le contexte du XXe siècle. Or, au XXIe siècle, ce mot ne reflète plus de réalités actuelles : en France, on peut aujourd’hui trouver facilement un travail si l’on ne parle qu’anglais mais par contre, il devient difficile de décrocher un emploi si l’on ne parle pas la Lingua Franca.  Les frontières, artificielles ou naturelles, sont maintenant franchies, plus ou moins facilement, en fonction des moyens, légaux (bateaux de croisières de luxe) ou clandestins (Boat People), mis à disposition.  

La solution se trouve dans l’approche locale. Lorsque les grandes décisions sont prises à partir des réalités du terrain, avec un mouvement de va-et-vient entre les trois échelles (continentales, régionales et locales) ,  avec la possibilité d’adapter rapidement ces décisions en fonctions des évolutions locales, alors les résultats peuvent être probants, à l’image de ce que j’avais démontré dans ma comparaison entre les politiques du logement londonienne2 (approche pragmatique, efficace, du bas vers le haut) et francilienne (approche républicaine centralisée du haut vers le bas).

Bertrand de Foucauld

1 : HUSSON edouard, Prisonnière d’une idéologie dépassée par la réalité, l’Europe est-elle en pleine soviétisation ?, le 30 juin 2018. Consulté le 30 juin 2018 sur : http://www.atlantico.fr/decryptage/prisonniere-ideologie-depassee-realite-europe-est-elle-en-pleine-sovietisation-edouard-husson-3439239.html#at7m6CBgKbK76Lkj.99

2. Au sens géographique, pas celui d'une quelconque valeur. Plus une échelle est locale, plus le dénominateur diminue. Donc le ratio augmente. L'échelle locale, par exemple les carte IGN au 1/25.000e ou même encore les plans urbains au 1/10.000e, ont une échelle bien plus grande que les carte mondiales au 1/90.000.000e

3. de FOUCAULD Bertrand, Développement durable et gouvernances du logement social, 2013, Thèse soutenue en Sorbonne.
 


Location : Date : 2018-07-15 09:11:25