Selected By : Ajendra rathour


EUROPE - Cela devient comme une habitude. En choisissant le cadre vénérable du grand amphithéâtre de la Sorbonne pour délivrer son discours de la méthode sur la refondation de l'Union européenneEmmanuel Macron aime à démontrer qu'il sait user des symboles. Les murs de l'université bâtie au XIIIe siècle avaient en effet été les témoins du grand débat de 1991 qui avait opposé le président de l'époque, François Mitterrand, à Philippe Séguin, alors chef du file du "non" au référendum sur le traité de Maastricht.

La confrontation -cordiale- entre les deux hommes, devant un parterre d'étudiants et sous la conduite du journaliste Guillaume Durand, avait alors fait date dans la saga opposant les partisans d'une Europe fédérale aux défenseurs du souverainisme. Le "oui" au référendum l'avait emporté d'une très courte majorité.

C'est ce clivage qu'Emmanuel Macron entend réactiver en proposant une feuille de route de très long terme censée relancer une construction européenne embourbée dans ses contradictions. L'orientation? Proposer une plus grande intégration européenne, comprenant un ministre des Finances et un budget spécifique pour les 19 pays de la zone euro, contrôlé par un "parlement de la zone euro", émanation restreinte du parlement européen, un Erasmus élargi ou encore une Agence européenne de l'innovation.

Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron marche dans les pas de François Mitterrand. Au soir de sa victoire du 7 mai, le plus jeune président de la Ve République s'était très largement inspiré de la mise en scène "mitterrandienne" de la longue marche du Panthéon de 1981, reproduite au pied de la pyramide du Louvre, inaugurée par François Mitterrand en 1988. Le tout rythmé par l'Ode à la joie, comme en 1981, devenu entre temps l'hymne officiel de l'Union européenne.


Location : Philippe Auguste, Paris, France Date : 2017-09-26 23:37:42 Ajendra